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n’était qu’un enfantillage, une niaiserie sans conséquence, et je n’ai plus à lui en parler. Je crois être un père indulgent (et il l’était en effet) ; vous pouvez donc être tranquille et vous épargner toute sollicitude, Monsieur Copperfield… Un mot encore. J’espère que vous ne me forcerez pas d’envoyer de nouveau ma fille en France ou ailleurs. Vous serez plus raisonnable dans quelques jours. Quant à Miss Murdstone (car je parlais d’elle aussi dans ma lettre), j’approuve la vigilance de cette dame ; mais je lui ai recommandé de se taire sur un sujet que je désire qu’on oublie de part et d’autre, et vous le premier, Monsieur Copperfield. »

Moi le premier oublier Dora ! quel amer sarcasme ! J’appuyai principalement sur cette injonction de M. Spenlow, en écrivant ce soir-là à Miss Julia Mills, à qui je demandai la faveur d’un entretien, soit dans son salon, soit dans son arrière-cuisine, si elle était obligée de se cacher de M. Mills, son père… car il me fallait cet entretien, il me le fallait, ou je devenais tout-à-fait insensé… Après avoir signé de mon nom cette supplique, je ne pus m’empêcher de trouver qu’elle était un peu dans le style épistolaire de M. Micawber.