Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/14

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mentaires à son égard ? avez-vous examiné tout cela, M. Copperfield ?

» — Je vous proteste, Monsieur, » répondis-je, « que votre fille et moi nous nous étions parlé et écrit avant que je vous eusse expliqué le changement qui s’est fait dans mes chances d’avenir ; depuis ce jour-là, je n’ai reculé devant aucun effort, devant aucun travail pour modifier mes désavantages du côté de la fortune ; j’espère y parvenir, Monsieur, avec le temps ; oui, accordez-moi du temps ; le temps que vous voudrez… nous sommes tous les deux si jeunes, Monsieur…

» — Vous avez raison, » interrompit encore M. Spenlow fronçant toujours le sourcil… vous êtes tous les deux bien jeunes ; que cet enfantillage finisse : détruisez ces lettres en les jetant au feu ; rendez-moi celles de Miss Spenlow que je ferai disparaître de même, et, quoique désormais nous ne devions plus nous voir qu’à l’étude ou à la cour, nous serons d’accord en ne parlant plus du passé ; allons, M. Copperfield, vous ne manquez pas d’esprit ni de bon sens, acceptez cet arrangement.

» — Non ! impossible ! Il existe quelque chose au-dessus de l’esprit et du bon sens : l’amour ! l’amour est au-dessus de toutes les considéra-