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Elles se sont évanouies, et je vais reprendre le fil de mon histoire.

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CHAPITRE VI.

Notre ménage.


Étrange situation que la mienne lorsque, le mois de la lune de miel expiré, je me trouvai assis dans ma petite maison avec Dora, n’ayant plus rien à faire, — si je puis parler ainsi, — relativement à la délicieuse occupation de faire l’amour.

Cela me semblait si extraordinaire d’avoir Dora toujours là ! C’était pour moi si inexplicable de n’être plus obligé de sortir pour aller la voir, de ne plus avoir besoin de me tourmenter à son sujet, de ne plus lui écrire, de ne plus inventer ou combiner les occasions d’un tête-à-tête avec elle ! Quelquefois, le soir, si j’interrompais mon travail et si, levant les yeux, je l’apercevais assise en face de moi, je me renversais sur ma chaise pour penser combien c’était singulier que nous fussions là tous les deux, naturellement seuls ensemble, — tout à nous-mêmes, — pouvant laisser sur les rayons de la bibliothèque le roman de notre tendre engagement, — n’ayant plus per-