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ques, il eut la gracieuseté de me répondre que mes succès classiques m’appelaient à de plus hautes destinées ; mais, instruit des motifs qui me faisaient rechercher cette humble collaboration, le généreux Docteur regretta surtout la modicité des appointements qu’il pouvait m’offrir, ajoutant qu’il avait toujours eu l’intention d’indemniser son collaborateur par quelques gratifications. Afin de concilier mon stage avec cette occupation supplémentaire, je devais écrire avec lui deux heures chaque matin, au lever du jour, et rédiger chaque soir chez moi le travail du matin ; il m’accordait congé tous les samedis, et, comme le congé du samedi était indépendant du congé naturel des dimanches, n’était-ce pas libéral, de la part du savant Docteur, de m’accorder soixante-dix livres sterling d’appointements annuels ? Cependant, le cousin Maldon, qui avait provisoirement rempli ces fonctions, ne les trouvait pas suffisamment rétribuées, quoique, grâce à son inexactitude, elles fussent pour lui réduit à une sinécure. J’ai eu du moins la satisfaction d’entendre souvent dire à mon ancien maître, qu’il avait en moi un secrétaire aussi consciencieux qu’intelligent. À cinq heures du matin j’étais à mon poste jusqu’à sept, et je rapportais exac-