Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/432

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tout-à-coup à côté de moi, me tira de ma rêverie. Je regardai : une main m’était tendue par la portière et je vis sourire le visage que je n’avais jamais aperçu sans un sentiment de bonheur et de sérénité.

« — Agnès ! » m’écriai-je tout ravi, « ô ma chère Agnès, quel plaisir ! vous êtes justement, de toutes les personnes du monde, celle que je désirais le plus voir !

» — Est-ce vrai ? » me répondit-elle avec sa voix cordiale.

» — J’ai tant de choses à vous dire, et puis votre vue seule allège tellement le poids que j’ai sur le cœur ! si je possédais le bonnet magique, c’est vous seule que j’aurais souhaité près de moi.

» — Moi seule ? répliqua Agnès.

» — Eh bien ! si vous le voulez, Dora peut-être d’abord.

» — Dora certainement, j’espère, et non pas peut-être, » dit Agnès en souriant.

» — Oui, mais vous ensuite, je vous le jure… Où allez-vous ?

» — Chez vous… pour voir votre tante. »

Le ciel était superbe ; elle consentit à descendre du fiacre et à prendre mon bras ; je renvoyai le cocher, et nous cheminâmes en-