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frir de l’argent pour prix de la ruine de mon enfant, elle ne vaut pas mieux que son fils. Je ne sais même pas si, femme et mère, elle n’est pas pire. »

En un moment, la figure de Mrs Steerforth avait changé : rougissant à la fois de honte et de colère, s’appuyant des deux mains sur le bras de son fauteuil, elle s’écria :

« — Et vous, quelle compensation pouvez-vous m’offrir pour avoir ouvert un gouffre pareil entre mon fils et moi ? Qu’est votre amour pour votre nièce auprès de mon amour pour mon fils ? Qu’est votre séparation auprès de la nôtre ? »

Miss Dartle la toucha doucement et se baissa pour lui parler à l’oreille, mais elle ne voulut rien écouter :

« — Non, Rosa, pas un mot ! Que cet homme m’entende ! Mon fils, le but unique de ma vie, à qui j’ai voué toutes mes pensées, dont j’ai satisfait les moindres désirs depuis l’enfance, qui ne devait jamais me quitter… mon fils s’éprendre en un moment d’une misérable ouvrière et m’éviter ! récompenser ma confiance par une déception systématique ! m’abandonner pour elle ! faire passer ce caprice avant les droits qu’a sa mère à son amour, à