Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/373

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mais souvenez-vous de ce que je vous recommande au sujet de l’argent.

» — Je vous le promets, » lui répondis-je, « mais, à mon tour, je vous rappelle que M. Daniel Peggoty jouira d’un revenu régulier, quoique modique, grâce au legs de son beau-frère. »

Nous nous dîmes adieu, et j’éprouvai en le quittant une angoisse cruelle, touché du modeste courage avec lequel il subissait son affreuse douleur.

Je ne décrirai pas le désespoir mal contenu de Mrs Gummidge au dernier moment de cette séparation.

Arrivés à Londres, notre premier soin fut de chercher pour ma bonne Peggoty, un petit logement dans lequel son frère pût avoir un lit. Nous fûmes assez heureux pour en trouver un très propre et d’un assez bas prix, chez un épicier, dans le voisinage du mien. Ce domicile une fois loué, je conduisis chez moi mes compagnons de voyage. J’achetai en chemin un plat de bœuf froid, et je priai Mrs Crupp de me monter de l’eau bouillante pour faire du thé… Je regrette de dire que mon hôtesse ne se montra ni très attentive ni très prévenante. Il est vrai qu’elle fut très