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de cours et quel temps il me faudra, pensai-je, pour être au courant de tous les détours de ce labyrinthe ! » Je remarquai d’immenses registres manuscrits intitulés : livres de témoignages, solidement reliés et attachés ensemble par séries massives, une série pour chaque cause, comme si chaque cause composait une histoire en dix ou vingt volumes in-folio ! Tout cela avait l’air d’une complication dispendieuse et me donnait une singulière idée de la profession d’un proctor. Je parcourais d’un œil curieux les étiquettes de cet arsenal du droit canon d’Angleterre, quand des pas pressés résonnèrent dans le vestibule contigu, et M. Spenlow, en robe noire bordée d’hermine ou d’une fourrure blanche, entra d’un air effaré, se découvrant pour nous saluer.

C’était un petit homme blond, chaussé de bottes bien cirées, portant le plus empesé des cols de chemises, la plus raide des cravates, son frac boutonné jusqu’au-dessus de la poitrine, propre, soigné dans toute sa toilette, et qui devait même friser très artistement ses favoris. Je soupçonne qu’un corset lui serrait la taille, tant elle était droite, tant il avait peine à se pencher, étant forcé, lorsqu’assis sur son