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chaque nuit d’être la proie de l’incendie.

Nous achevâmes notre voyage agréablement, et la conversation fut parfois ramenée au droit canon et aux cours ecclésiastiques. Steerforth trouva de ravissantes plaisanteries qui nous firent mourir de rire pour anticiper sur l’époque où je serais un respectable procureur !

Arrivés à Londres, nous nous séparâmes. Steerforth se rendait chez sa mère, où il m’engagea à aller le rejoindre trois jours après ; et moi, je me dirigeai vers Lincoln’s-Inn-Fields. Je trouvai ma tante qui attendait le souper.

Aurais-je fait le tour du monde depuis que nous nous étions vus, nous n’aurions guère été plus charmés de nous revoir. Ma tante pleura en m’embrassant, et dit, prétendant qu’elle riait, que si ma pauvre mère avait vécu, cette petite mère étourdie aurait versé des larmes… elle en était bien sûre.

« — Ainsi donc, » lui dis-je, « ma tante, vous avez laissé M. Dick à Douvres. J’en suis fâché… Ah ! Jeannette, vous voilà ; comment allez-vous ? »

Pendant que Jeannette me demandait à son tour des nouvelles de ma santé, j’observai que le visage de ma tante s’allongeait.

« — J’en suis fâchée aussi, » me répondit-