Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/131

Cette page a été validée par deux contributeurs.

boxeur, et, grâce au même professeur, je fis des progrès dans le pugilat. Je n’étais nullement humilié que Steerforth me trouvât novice dans ces sciences ; mais je n’aimais pas à montrer mon inexpérience devant le respectable Littimer. Je n’avais aucune raison de croire que Littimer y fût initié lui-même ; il ne me laissa jamais le soupçonner par la moindre vibration de ses respectables paupières ; cependant, toutes les fois qu’il était là, pendant nos exercices, je me sentais le plus novice et le plus maladroit des mortels.

J’entre dans tous ces détails relativement à cet homme, à cause de l’impression particulière qu’il fit alors sur moi, et peut-être à cause de ce qui arriva plus tard.

La semaine s’écoula de la manière la plus délicieuse. Malgré la rapidité de la fuite de chaque heure, j’eus tant d’occasions de mieux connaître Steerforth et de l’admirer de plus en plus, qu’au bout de huit jours il me semblait en avoir passé bien davantage avec lui. Il n’y avait pas jusqu’à sa manière familière de me traiter comme un joujou qui me plaisait, en me rappelant cette protection du pensionnat qu’il avait l’air de continuer ainsi naturellement. J’acceptais cette inégalité