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« — Davy ! reprit ma mère, Davy, mon enfant ! »

Elle m’appelait son enfant. Aucune autre expression ne m’eût ému autant que celle-là. Je me renfonçai sous les draps pour lui dérober mes larmes, et ma main, tout en pressant la sienne, la repoussa lorsqu’elle voulut me prendre dans ses bras.

« — C’est vous qui êtes la cause de tout cela, Peggoty, dit-elle, cruelle créature ; c’est vous, je n’en fais aucun doute. Votre conscience ne vous reproche-t-elle pas de prévenir mon propre enfant contre moi, Peggoty, et contre quiconque m’est cher ? qu’entendez-vous par là, Peggoty ? »

La pauvre Peggoty, levant les yeux et les mains au ciel, se contenta de répondre par cette sorte de paraphrase de prière : « Dieu vous pardonne, Mrs Copperfield, et puissiez-vous n’avoir jamais à répéter ce que vous venez de dire.

» — Il y a de quoi me rendre folle ! s’écria ma mère ; et cela dans ma lune de miel, quand mon plus mortel ennemi m’accorderait un sursis, il me semble, quand mon plus mortel ennemi ne m’envierait pas quelques jours de calme et de bonheur. Davy ! méchant garçon