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niers sentiments reprenaient le dessus, et il me tardait d’embrasser ma mère ; mais Peggoty, au lieu de partager les transports que j’exprimais, cherchait à les modérer (quoique très tendrement) et semblait embarrassée.

Elle avait beau faire, nous devions arriver à Blunderstone-Rookery, car c’était du cheval plutôt que de Peggoty que cela dépendait, et nous arrivâmes. Oh ! comme je me rappelle ce jour-là ! Le ciel était sombre et nous menaçait de la pluie.

La porte s’ouvre et je regarde, moitié pleurant, moitié riant dans ma douce agitation, m’attendant à voir ma mère. Ce n’était pas elle, mais une servante inconnue.

« — Quoi donc ! Peggoty, dis-je lamentablement, maman n’est-elle pas à la maison ?

» — Oui, oui, Monsieur Davy, me répondit-elle, elle y est ; attendez un peu, et… je vous dirai quelque chose. » En même temps, elle m’entraîna à la cuisine, dont elle ferma la porte sur nous.

« — Peggoty, dis-je tout effrayé, qu’est-ce donc ?

» — Rien, rien. Dieu merci, Monsieur Davy, mon cher enfant, reprit-elle en s’efforçant de sourire.