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jusqu’à présent dans le plus rare bonheur, et décidés à toujours vivre de même, comment la tombe de mon père était dans le cimetière près de notre maison, ombragée par un arbre sous les rameaux duquel j’avais entendu souvent chanter les oiseaux, etc., etc. ; mais il y avait quelques différences entre la destinée d’Émilie et la mienne : elle avait perdu sa mère avant son père, — et personne ne pouvait savoir où était la tombe de son père, puisqu’il avait disparu dans les profondeurs de l’Océan.

« — D’ailleurs, me dit Émilie en cherchant des cailloux et des coquillages, votre père était un monsieur et votre mère est une dame ; mon père était un pêcheur, ma mère fille d’un pêcheur, et mon oncle Daniel est un pêcheur.

» — L’oncle Daniel est sans doute M. Peggoty ? demandai-je.

» — L’oncle Daniel, celui qui est là, répondit Émilie en indiquant du doigt la maison-navire.

» — Oui, c’est lui que je veux dire. Il est bien bon, n’est-ce pas ?

» — Bon ? reprit Émilie, si j’étais jamais une dame, je lui ferais présent d’un habit bleu de ciel avec des boutons de diamants,