Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 1.djvu/74

Cette page a été validée par deux contributeurs.

suspendre mes autres questions, et ce ne fut qu’en me couchant dans ma petite cabine qu’elle m’apprit que son excellent frère, le meilleur des hommes, n’interdisait chez lui qu’un seul sujet d’entretien, celui qui pouvait lui faire raconter à lui-même ces trois actes de sa générosité, à savoir qu’il avait successivement adopté Cham, son neveu orphelin, Émilie, sa nièce orpheline, et Mrs Gummidge, la veuve de son associé. Tous les trois, sans lui, auraient été livrés à la merci de la charité publique.

Je fus touché de la bonté de mon hôte. Peggoty me dit aussi qu’elle coucherait dans une autre cabine à l’avant du navire, avec Mrs Gummidge et Émilie. Quant à son frère et à Cham, ils suspendaient pour la nuit deux hamacs à ces crochets en fer des solives dont je n’avais pas d’abord deviné l’usage. Je m’endormis au bruit du vent et de la houle, me demandant si la mer ne pouvait pas nous envahir tout-à-coup sur la plage ; mais, par réflexion : « Ne sommes-nous pas dans un navire ? pensai-je, et n’avons-nous pas à bord un bon pilote dans M. Peggoty ? »

Nul accident n’était survenu cependant le lendemain matin. Aussitôt que le premier