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invitait à la conversation et à la confiance.

« — M. Peggoty ! lui demandai-je, avez-vous donné à votre fils le nom de Cham parce que vous vivez dans une espèce d’arche ? »

M. Peggoty trouva l’idée profonde, car il réfléchit avant de me répondre.

« — Non, ce n’est pas moi, mais c’est son père, mon frère Joseph.

» — Quoi ! Cham n’est pas votre fils !… Et votre frère Joseph est-il mort ? poursuivis-je après une pause respectueuse.

» — Noyé ! dit M. Peggoty.

» — Mais la petite Émilie, repris-je en la regardant, c’est votre fille, elle ?

» — Non, c’est la fille de mon beau-frère Tom.

» — Est-ce qu’il est mort aussi, Monsieur Peggoty, votre beau-frère Tom ?

» — Noyé ! répondit encore M. Peggoty. »

Ma curiosité n’était pas au bout : « — N’avez-vous pas d’enfant, monsieur Peggoty ?

» — Non, je suis célibataire.

» — Et quelle est donc cette dame ? repris-je en montrant la femme en tablier blanc.

» — C’est Mrs Gummidge. »

Ici, Peggoty, — ma Peggoty à moi, intervint avec un geste si significatif, que je dus