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ma poche pour m’essuyer le nez, on aurait dit qu’il avait servi à envelopper un homard. Je communiquai cette observation à Peggoty, qui m’informa que son frère vendait des homards, des écrevisses et des crabes. Je découvris plus tard un amoncellement de ces crustacés, dans un état de merveilleuse agglomération et en entrepôt permanent, au fond d’une petite guérite où l’on tenait aussi la poterie et les casseroles du ménage.

Nous fûmes bien reçus par une femme très polie, en tablier blanc, qui nous avait fait la révérence de loin pendant que j’étais encore sur le dos de Cham, ainsi que par une jolie petite fille avec un collier de coquilles bleues autour du cou, et qui ne voulut pas se laisser embrasser, mais courut vite se cacher. Nous avions dîné somptueusement et mangé entr’autres des limandes bouillies aux pommes de terre, lorsque entra un homme qui avait un air de bonne humeur. C’était le frère de Peggoty, qui me demanda de mes nouvelles et de celles de ma jolie maman, en ajoutant qu’il serait très heureux et très fier si je passais une quinzaine chez lui.

Ayant fait ainsi hospitalièrement les honneurs de sa maison, M. Peggoty frère alla se