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truisait des navires, d’autres où l’on en démolissait, d’autres encore où l’on en goudronnait et calfatait, etc., etc., jusqu’à ce que nous nous trouvâmes sur cette plage monotone que j’avais aperçue de loin. Ce fut là que Cham me dit :

« — Voici notre maison, M. Davy. »

Je regardai de toutes parts, aussi loin que pouvait s’étendre mon horizon visuel dans ce désert, sur la mer, sur la rivière… mais je ne distinguais aucune maison. Il y avait bien, à peu de distance, une grosse barque noire, une sorte de vieux navire échoué, avec un tuyau de fer d’où sortait un tourbillon de fumée comme d’une cheminée, mais rien qui ressemblât à une maison.

« — Ce n’est pas cela ! demandai-je, cette chose qui a l’air d’un navire ?

» — C’est cela même, M. Davy, répondit Cham. »

Si c’eût été le palais d’Aladin, le fameux œuf du Roc, ou toute autre merveilleuse habitation des Mille et une Nuits, je crois que j’aurais été moins enchanté de l’idée romanesque d’y vivre. Il y avait une délicieuse porte, pratiquée dans le flanc de la carène, il y avait un plafond, il y avait de petites fenêtres ; mais le