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aux boutons qu’elle laissait tomber de distance en distance.

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CHAPITRE III.

Un changement.


Le cheval du messager était le plus paresseux cheval du monde ; à chaque halte il baissait la tête comme un cheval poussif, — le messager, d’ailleurs, était aussi endormi que sa bête, et toute sa conversation consistait à siffler.

Peggoty avait pris un panier de provisions qui nous eût conduits jusqu’à Londres par la même voiture. Nous mangeâmes tout le long du chemin, excepté quand nous faisions un somme, et je n’aurais jamais pu croire, avant d’entendre Peggoty, qu’une pauvre femme pût ronfler aussi rondement.

Nous multipliâmes tellement les détours et les haltes, que je commençais à être fatigué quand nous aperçûmes Yarmouth. En promenant mes regards sur l’immense plage, je ne pus m’empêcher de m’étonner, puisque mon livre de géographie prétendait que la terre était ronde, qu’il pût exister un endroit aussi plat. Mais je réfléchis que Yarmouth se trouvait peut-être placé à l’un des pôles.