rendre si malheureuse et de me tourmenter ainsi… quand vous savez que je n’ai pas une amie sur la terre ?
» — Raison de plus d’être plus réservée, dit Peggoty…
» — Puis-je empêcher, reprit ma mère, que l’on soit poli et prévenant pour moi ! Faut-il me défigurer, m’échauder le visage ? Vous le voudriez, je crois, Peggoty, ajouta ma mère tout en larmes et qui vint au fauteuil pour me caresser… Ah ! mon pauvre petit Davy ! mon cher enfant ! avez-vous pu insinuer que je n’aimais pas ce cher trésor… le plus adoré des enfants !
» — Personne n’a dit pareille chose, répondit Peggoty qui commençait à s’attendrir.
» — Vous l’avez dit ou voulu dire, répliqua ma mère pleurant toujours ; mais mon cher enfant sait que je l’aime… Suis-je une mauvaise maman, Davy ? » me demanda-t-elle en me voyant réveillé par ses caresses. « Parlez, Davy, suis-je une mère égoïste et cruelle ? »
Là-dessus nous nous mîmes à sangloter tous les trois, et moi plus fort que les autres ; mais je suis sûr que nos larmes étaient également sincères. Quand nous eûmes assez pleuré et sangloté, nous allâmes nous coucher ; à peine