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jours ?… je le connais assez, avec ou sans son surplis, et quelquefois le ministre me fait aussi les gros yeux. Je regarde ma mère, qui fait semblant de ne pas me voir ; je regarde un autre petit garçon qui me fait la grimace ; j’aperçois au-delà du porche un mouton qui a l’air de vouloir entrer dans l’église et je me sens prêt à lui crier de s’en aller ; mais que deviendrais-je si je m’en avisais ? Je contemple le monument de feu M. Bodgers, riche bourgeois de la paroisse, et puis le docteur Chillip à côté, sur son banc, se reprochant peut-être d’être arrivé trop tard quand cet important malade eut son dernier accès d’apoplexie. Un peu plus loin est la chaire. Comme on y ferait une bonne partie de jeu ! que j’aimerais à être assiégé dans cette forteresse par un petit camarade, à la tête duquel je jetterais le coussin de velours du prédicateur. Insensiblement, à force de regarder, mes yeux se ferment ; à force de faire semblant d’écouter le ministre qui chante un psaume en faux-bourdon, je n’entends plus rien, je m’endors, et, tombant avec bruit de mon banc, je suis ramassé par Peggoty plus mort que vif.

Et maintenant je vois la façade de notre maison et les croisées encadrées d’un treil-