Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 1.djvu/46

Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’entre les morts : je fus si effrayé, que quelques heures après on se vit obligé de me prendre hors de mon lit pour me montrer par la fenêtre le cimetière avec tous ses morts couchés tranquillement dans leurs tombes et éclairés solennellement par la lune.

Je ne connais nulle part rien de si vert que le gazon de ce cimetière ; rien d’aussi ombreux que ses arbres, rien de si calme que ses pierres tumulaires. Les moutons y paissent, lorsque je me mets à genoux sur mon lit le matin pour les regarder, et j’aperçois le premier rayon du jour qui luit sur le cadran solaire en me demandant à moi-même : — « Le cadran est-il donc bien joyeux qu’il puisse encore marquer les heures ? »

Voici notre banc dans l’église, un banc à haut dossier, qui est placé près d’une des croisées basses à travers laquelle on peut voir notre maison pendant le service : aussi Peggoty tourne-t-elle souvent les yeux de ce côté, aimant à être sûre que les voleurs n’y sont pas et qu’elle n’est pas incendiée. Mais quoique Peggoty tourne souvent les yeux de côté et d’autre, elle se fâche si je fais comme elle, et me fait signe que je ne dois pas perdre de vue le ministre officiant, Puis-je le regarder tou-