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suivent avec leurs cols allongés : j’en rêve la nuit, comme un homme qui vivrait dans une ménagerie pourrait rêver de lions !

Voici un long corridor — lequel me semblait énormément long — conduisant de la cuisine de Peggoty à la porte d’entrée de la maison : sur ce corridor s’ouvre un cabinet noir, un cabinet de débarras ; je passe toujours bien vite devant ce cabinet quand il fait nuit, car je ne puis savoir ce qu’il y a parmi ces vieux tonneaux et ces vieilles boîtes à thé : il sort d’ailleurs de cet antre une odeur mêlée de savon, de poivre, de chandelles et de café. Il y a aussi les deux salons ; le petit salon où nous nous tenons les soirs, ma mère, Peggoty et moi ; car Peggoty est tout-à-fait de notre société, aussitôt que son ouvrage est fini et que nous n’avons personne ; — puis le grand salon, où nous nous tenons les dimanches, salon plus grand que l’autre, mais moins confortable. Une sorte de tristesse lugubre règne pour moi dans cette pièce, Peggoty m’ayant raconté que lors des funérailles de mon père, elle était remplie de ceux qui vinrent, tout vêtus de noir, pour accompagner son cercueil. Ce fut là aussi qu’un dimanche soir, ma mère lut à Peggoty et à moi comment Lazare ressuscita