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je suis heureux de pouvoir vous féliciter ; il n’y a plus d’inquiétude à avoir, calmez-vous. » Je ne sais dans quelles périphrases s’embarrassa M. Chillip, ma tante le regardant toujours et contenant à grand’peine son impatience jusqu’à ce que le craintif orateur lui eût répété encore pour conclure : — « Je suis heureux de pouvoir vous féliciter, Madame, tout est fini et bien fini.

» — Et comment est-elle ? demanda ma tante croisant les bras à l’un desquels pendait toujours le chapeau.

» — Très bien, Madame, elle ira de mieux en mieux j’espère, poursuivit M. Chillip ; elle est déjà aussi bien que peut l’être une jeune mère dans sa situation. Vous pouvez la voir, Madame, cela ne lui fera aucun mal, — au contraire.

» — Mais elle ? comment est-elle ? » demanda encore ma tante avec la même aigreur.

M. Chillip pencha la tête sur l’épaule un peu plus que de coutume, et regarda ma tante avec la plus affable complaisance.

« — La petite, la nouvelle-née, vous dis-je, répéta ma tante, comment est-elle ?

» — Madame, répondit alors M. Chillip, je croyais que vous saviez que c’était un garçon. »