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pour l’amour de mon père ! » Je ne saurais citer précisément les expressions de cette supplique, mais je me souviens que j’en trouvai de très touchantes.

« — M. Dick, » demanda ma tante à son oracle, » que ferai-je de cet enfant ? »

M. Dick réfléchit, hésita, puis réfléchit encore, et s’écria enfin : « Il faut lui faire prendre immédiatement mesure d’un habillement complet.

» — M. Dick, » répliqua ma tante triomphante, « donnez-moi la main, car votre bon sens est inappréciable. »

Ayant secoué cordialement la main de M. Dick, elle me poussa devant elle et dit à M. Murdstone :

« — Vous pouvez aller où bon vous semblera. Je courrai la chance de garder l’enfant. S’il est aussi détestable que vous le prétendez, je puis au moins ici faire autant pour lui que vous avez fait vous-même ; mais je n’en crois pas un mot.

» — Miss Trotwood, » reprit M. Murdstone en haussant les épaules et se levant, « si vous étiez un homme…

» — Bah ! phrases ! phrases qui n’ont pas de sens, » dit ma tante ; « dispensez-moi de vous entendre.