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» — C’est un peu fort ! » dit ma tante.

« — C’est cependant conforme aux faits, » reprit Miss Murdstone.

» — Ah ! » murmura ma tante. « Eh bien ! Monsieur ? »

Le visage de M. Murdstone s’assombrissait à mesure qu’il échangeait des regards avec ma tante :

« — J’ai mon opinion, dit-il, sur le meilleur moyen de diriger l’éducation de cet enfant, et cette opinion se fonde d’une part sur l’étude que j’ai faite de ce caractère difficile, et de l’autre sur mes moyens de fortune. Je suis responsable envers moi-même de cette opinion ; j’agis en conséquence et il est inutile que j’en parle plus longuement. J’avais placé cet enfant sous la surveillance d’un ami, dans un commerce honorable. Eh bien ! cela ne lui plaît pas : il s’échappe, court les grands chemins comme un vagabond, et arrive ici, tout déguenillé, pour avoir recours à vous, Miss Trotwood. Je désire vous exposer, loyalement, les conséquences exactes de l’appui que vous lui donneriez…

» — Oui ; mais d’abord, « dit ma tante », parlons de ce commerce honorable ; s’il était votre propre fils, vous l’auriez placé là de même, je suppose.