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penchée sur l’épaule, avec l’expression d’une modestie qui demande grâce, il n’aurait, pour rien au monde, dit une parole dure et désagréable, pas même à un chien, fût-ce un chien enragé.

Il s’imagina probablement que ma tante avait quelque mal d’oreille, et lui demanda, de son accent le plus prévenant, si elle souffrait « d’une irritation locale ? »

« — Allons donc ! qu’est-ce que cela signifie ? » repartit ma tante si brusquement que M. Chillip, comme frappé de mutisme, alla s’asseoir près du feu. Il ne tarda pas à être appelé auprès de ma mère, resta quelque temps auprès d’elle, monta, redescendit, et quand il se glissa pour la dernière fois dans le salon, il crut avoir enfin un excellent prétexte pour renouer la conversation.

« — Eh bien ! Madame, dit-il, je suis heureux de pouvoir vous féliciter.

» — De quoi, s’il vous plaît ? » répondit ma tante sévèrement.

M. Chillip crut être dans son tort et avoir oublié l’introduction obligée de tous ses discours ; il recommença le salut le plus respectueux et le sourire le plus aimable, avant de répéter : — « Eh bien ! Madame, calmez-vous,