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» — J’en suis bien persuadée, » dit ma tante qui sonna et qui ajouta en s’adressant à sa servante : « Jeannette, faites mes compliments à M. Dick et priez-le de descendre. »

Jusqu’à ce que M. Dick vînt, ma tante n’ouvrit plus la bouche, se tournant du côté du mur en fronçant le sourcil : quand M. Dick entra, elle le présenta officiellement :

« — M. Dick !… c’est un ancien et intime ami, sur le jugement duquel je compte, » poursuivit ma tante avec emphase pour avertir M. Dick qui se mordait l’index et commençait ses grimaces de fou.

M. Dick, averti ainsi, retira son doigt de sa bouche et se plaça au milieu du groupe avec une expression de gravité attentive. Ma tante fit un signe de tête à M. Murdstone pour l’inviter à parler, et M. Murdstone commença en ces termes :

« — Miss Trotwood, à la réception de votre lettre, j’ai cru que je me devais à moi-même, peut-être aussi que je vous devais à vous…

» — Merci, » dit ma tante le regardant toujours avec la même défiance ; « merci, vous n’avez pas besoin de ces précautions.

» — J’ai cru, je le répète, » reprit M. Murdstone répétant encore sa phrase, « — que je me