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les coudoyant sans les voir, ne faisant aucune attention à eux jusqu’à ce que Jeannette vînt les annoncer.

« — Dois-je me retirer, ma tante ? » lui demandai-je toujours tremblant.

« — Non, certes, Monsieur, non, » me répondit-elle, et elle me poussa dans un coin où elle plaça une chaise devant moi comme pour en faire la barre du tribunal derrière laquelle on installe le prisonnier dans les cours de justice. Je gardai cette position jusqu’à la fin de l’entrevue et ce fut de là que je vis entrer M. et Miss Murdstone.

« — Ah ! » dit ma tante, « je ne savais pas d’abord à qui j’avais affaire ; mais je n’autorise personne à passer sur cette pièce de gazon ; je ne fais d’exception pour personne… pour personne.

» — Votre règle invariable est assez singulière pour des étrangers, » répondit Miss Murdstone.

« — Vraiment ! » répliqua ma tante.

M. Murdstone parut avoir peur du renouvellement des hostilités et intervint en disant :

« — Miss Trotwood !

» — Je vous demande pardon, » interrompit ma tante avec un regard scrutateur :