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dans ma chambre. Enfin, après l’intervalle nécessaire, la réponse de M. Murdstone arriva, et ma tante m’informa, à ma grande terreur, qu’il devait venir lui-même en personne le lendemain pour lui parler. Le lendemain, toujours attifé de mes curieux habillements, je restai toute la matinée assis sur une chaise, comptant les minutes, agité par le conflit de mes espérances et de mon découragement, regardant du côté de la porte et tressaillant au moindre bruit qui annonçait l’approche de quelqu’un.

Ma tante me parut encore un peu plus impérieuse et sévère que les jours précédents : je n’observai d’ailleurs aucun préparatif de sa part pour recevoir la visite par moi si redoutée ; elle était assise près de la croisée, travaillant à l’aiguille, et moi à côté d’elle. Notre dîner avait été indéfiniment différé, jusqu’à une heure assez avancée de l’après-midi. Dans mon agitation d’esprit j’aurais oublié plus long-temps encore mon jeune appétit ; mais il se faisait si tard que ma tante sonna enfin Jeannette et lui dit de servir. En ce moment même eut lieu une nouvelle invasion : ma tante poussa le cri d’alarme, et jugez de ma consternation lorsque je vis Miss Murdstone, montée