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tante quand je fus redescendu, « où en est M. Dick, ce matin ? »

Je répondis qu’il lui envoyait ses compliments et qu’il avançait dans son travail.

« — Que pensez-vous de lui ? dit ma tante. »

J’avais quelque idée d’éluder la question et de répondre qu’il me semblait un homme fort aimable ; mais ma tante n’était pas femme à se contenter d’une réponse évasive. Elle laissa son ouvrage, et se croisant les mains :

« — Allons ! parlez… votre sœur Betsey Trotwood m’aurait dit tout de suite ce qu’elle pensait de quelqu’un : soyez comme votre sœur autant que possible, et parlez.

» — Est-ce que M. Dick… je le demande parce que je ne le sais pas, ma tante… est-ce qu’il serait insensé ?… dis-je en balbutiant. »

Je sentais que je marchais sur un terrain dangereux.

« — Pas le moins du monde, » répliqua ma tante.

» — Ah ! en vérité, » dis-je timidement.

« — S’il est au monde quelque chose que M. Dick ne soit pas, » dit ma tante d’un ton positif et ferme… » c’est cela !

» — Ah ! en vérité ! » Cette exclamation fut tout ce que je pus répondre encore.