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Je me retirais, lorsqu’il appela mon attention sur le cerf-volant.

« — Que pensez-vous de ce cerf-volant ? me dit-il. »

Je répondis qu’il était magnifique. En effet, il pouvait bien avoir sept pieds de haut.

« — C’est moi qui l’ai fait. Nous irons l’enlever, vous et moi, » ajouta M. Dick. « Voyez-vous ceci ? »

Il me montra que le cerf-volant était recouvert de manuscrits en lignes fines et soignées, d’un caractère si lisible que je crus y distinguer dans deux ou trois endroits quelque allusion à la tête de Charles Ier.

« — La ficelle est longue, dit M. Dick, et, lorsqu’il est lancé, il porte loin avec lui les faits authentiques. Je ne sais pas où ils peuvent retomber. Cela dépend du temps, du vent et de tout ce qui s’ensuit : mais c’est une chance. »

M. Dick me dit cela avec un air si doux et si agréable, il avait dans sa physionomie quelque chose de si honnête, que je ne savais plus s’il voulait plaisanter un moment avec moi. Je me mis à rire et il rit aussi : nous nous quittâmes donc les meilleurs amis du monde.

« — Eh bien ! mon enfant, » me demanda ma