Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 1.djvu/383

Cette page a été validée par deux contributeurs.

» — Vous ne supposez pas à votre tour, j’espère, » dit ma tante d’un air plus hautain, « que s’il voulait en porter un autre plus long, il ne le pourrait pas. Il s’appelle Babley, — M. Richard Babley, — c’est là son vrai nom. »

J’allais, avec la familiarité de mon âge, et en toute humilité cependant, demander à ma tante s’il ne serait pas convenable à moi d’accorder à M. Dick tout le bénéfice de son vrai nom, lorsqu’elle reprit :

« — Mais n’allez pas le nommer ainsi : il ne peut souffrir son nom : c’est une de ses bizarreries, quoique peut-être n’est-ce pas une bizarrerie si déraisonnable, tant il a été maltraité par des gens qui ont le droit de le porter comme lui ? Je comprends son antipathie et je m’y prête ; il s’appelle donc M. Dick ici et partout ailleurs même, si jamais il pouvait songer à aller ailleurs. Prenez donc garde, mon enfant, de ne pas l’appeler autrement que M. Dick. »

Je promis de me conformer à cette recommandation et je montai pour demander à M. Dick des nouvelles de son Mémoire, puisque c’était un Mémoire qu’il faisait. J’avoue que le matin, en descendant de ma chambre et passant devant la sienne, dont la porte était