Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 1.djvu/382

Cette page a été validée par deux contributeurs.

moi, ouvrit l’armoire, en retira un tablier qu’elle mit par dessus sa robe, lava elle-même les tasses, et quand elles furent lavées, essuyées, rangées en ordre sur le plateau, sonna Jeannette pour lui dire de tout emporter : alors elle se ganta, s’arma d’un petit balai et balaya le tapis où vous auriez en vain cherché un atome de miette de pain. Après le tapis, elle épousseta les meubles qui avaient été déjà époussetés le matin. Quand ce soin de ménage fut accompli à sa satisfaction, elle ôta ses gants et son tablier, les plia, les serra dans l’armoire, posa sa boîte à ouvrage sur le guéridon près de la croisée ouverte, et se mit à travailler paisiblement.

« — Je vous prie de monter chez M. Dick, » me dit ma tante en enfilant son aiguille, « et vous lui ferez mes compliments ; je désire savoir où il en est de son Mémoire. »

Je me levai avec empressement pour m’acquitter de ce message. Ma tante m’arrêta en me regardant comme elle regardait tout à l’heure l’œil de son aiguille : « Je suppose, ajouta-t-elle, que vous trouvez que M. Dick a un nom bien court, n’est-ce pas ?

» — C’est, en effet, répondis-je, la remarque que je faisais en moi-même hier.