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leurs propriétaires, exprimant la résolution de s’adresser aux tribunaux afin d’obtenir contre eux un bon arrêt.

Après le thé, nous nous assîmes près de la fenêtre, et l’air de vexation inquiète que prit ma tante me fit supposer que c’était pour surveiller l’invasion : heureusement l’ennemi ne se montra plus, et quand la nuit vint, Jeannette ayant baissé les stores, nous nous plaçâmes autour d’une table de trictrac où ma tante et M. Dick firent la conversation à la clarté des bougies.

Ma tante, levant gravement son index, dit à son partenaire : « Or ça, M. Dick, je vais vous adresser une autre question. Regardez cet enfant.

» — Le fils de David ? » répondit M. Dick avec sa physionomie à la fois attentive et embarrassée.

« — Oui, exactement, reprit ma tante ; qu’en feriez-vous à présent ?

» — Ce que je ferais du fils de David ?

» — Oui, du fils de David.

» — Oh ! dit M. Dick, ce que j’en ferais… Eh bien !… je le mettrais au lit.

» — Jeannette ! » s’écria ma tante avec la même satisfaction triomphante que j’avais déjà