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cette malheureuse enfant à se remarier, » dit ma tante en parlant de ma mère ; « non, je ne puis le concevoir.

» — Peut-être, » répliqua M. Dick, « était-elle devenue amoureuse de son second mari.

» — Amoureuse, » s’écria ma tante, « qu’entendez-vous par là ? Qu’avait-elle besoin de devenir amoureuse, je vous prie ?

» — Peut-être, » balbutia M. Dick après un moment de réflexion, « peut-être crut-elle se donner un protecteur.

» — Un protecteur, en vérité ! » répliqua ma tante. « La belle chance que cherchait la pauvre enfant ! Quelle confiance devait-elle avoir en un homme qui ne cherchait qu’à la tromper d’une manière ou d’une autre ? Non, non, ce n’est pas cela, et je voudrais savoir quel était son but, son véritable but ? Elle avait déjà eu un mari ; elle savait ce que c’est : cela devait lui suffire. Elle avait un enfant… Ah ! mon Dieu, la mère était un enfant elle-même lorsqu’elle mit au monde celui que vous voyez là assis devant nous. Je vous prie donc de me dire ce qu’elle voulait de plus ? »

M. Dick secoua la tête en me regardant et de l’air d’un homme qui ne savait comment résoudre le problème.