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tenant à M. Dick, puis elles m’enveloppèrent de deux ou trois châles. Ainsi empaqueté, je fus encore transporté sur le sopha ; là, ma tante s’étant imaginé que je devais mourir de faim et qu’il fallait me nourrir à petites doses, me faisait avaler du bouillon par cuillerées, lorsqu’une nouvelle interruption ridicule la fit courir, pour la quatrième fois, à la défense de son territoire violé par l’ennemi… « Jeannette, des ânes ! » À ce cri, je fus laissé sur mon lit provisoire où je m’endormis tout de bon.

Serait-ce dans un songe que je crus avoir entrevu ma tante revenant auprès de moi, arrangeant confortablement un coussin sous ma tête, écartant d’une main délicate mes cheveux tombés sur mes yeux et me regardant avec bienveillance ? Lorsque je me réveillai, j’avais aussi dans l’oreille les mots de gentil enfant et de pauvre enfant ! Oui, c’était peut-être encore dans mon songe que je les avais entendus, car ma tante était tranquillement assise près de la fenêtre, rêvant ou occupée à admirer la mer.

Nous dînâmes bientôt après que je fus réveillé : un poulet rôti et un pouding garnissaient la table ; quant à moi, toujours empa-