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ressant que fût l’entretien dans le salon, un âne survenait-il, le cours de ses idées se trouvait soudain détourné, ma tante fondait sur le profane animal. Des bâtons étaient cachés derrière la porte, armes défensives et offensives. Des vases et des arrosoirs remplis d’eau étaient tenus en réserve dans un coin du jardin pour pouvoir être vidés sur les petits âniers qui se faisaient un malin plaisir de perpétuer les incursions et de revenir sans cesse à la charge ; peut-être aussi l’obstination naturelle des ânes les ramenait-elle volontiers dans cette direction. Toujours est-il qu’avant que le bain fût prêt, trois nouvelles alarmes eurent lieu, et que la troisième attaque, plus sérieuse que les autres, faillit amener un combat singulier entre ma tante armée d’un bâton et un méchant ânier qui avait peine à comprendre qu’il dût rebrousser en arrière sur un simple avertissement.

Le bain fut pour moi un réconfort parfait. Je commençais à ressentir de grandes douleurs dans tous les membres, une fatigue générale et une somnolence contre laquelle j’avais peine à lutter. Quand je sortis de la baignoire, ma tante et Jeannette me firent entrer dans une chemise et dans un pantalon appar-