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Quant à Jeannette, qui pouvait avoir de dix-huit à dix-neuf ans, c’était une jolie fille, proprette et fraîche. J’appris plus tard que ma tante l’avait prise à son service, comme elle prenait successivement toutes ses servantes, qui formaient une série de protégées élevées expressément dans le renoncement au mariage, et qui finissaient toutes généralement par épouser le boulanger de la maison.

Par sa propreté, le salon était digne de ma tante et de Jeannette. Avant de le décrire, j’ai déposé un moment ma plume pour me le rappeler en détail. J’ai aspiré encore l’air de la mer qui est venu à moi imprégné du parfum des fleurs. J’ai revu l’antique mobilier bien ciré et bien luisant, le grand fauteuil inviolable de ma tante et son guéridon contre la croisée, le tapis recouvert d’une serge, le chat, la bouilloire, les deux canaris, la vieille porcelaine, un grand vase plein de feuilles de roses desséchées, la vaste armoire, réceptacle de toute une armée de pots et de bouteilles, le sopha, moi-même enfin, étendu tout sale, tout déguenillé, sur ce beau meuble et prenant note de tout.

Jeannette venait de sortir pour préparer et chauffer le bain, lorsque je fus alarmé à la