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taillée juste et courte ; on eût dit d’un costume d’amazone dont elle aurait rogné la jupe comme une superfluité embarrassante. À sa ceinture on voyait une montre d’homme en or avec une chaîne et des breloques. Autour du cou elle avait une collerette qui ressemblait assez à nos cols de chemise d’homme, et au poignet des manchettes de toile.

J’ai déjà dit que M. Dick était un homme à tête grise et au teint fleuri. J’ajouterai seulement que sa tête était curieusement penchée, non par l’âge… non, c’était plutôt comme la tête d’un des écoliers de M. Creakle lorsqu’il venait de recevoir des coups de canne. Ses yeux saillants brillaient d’une sorte d’éclat humide qui contribuait avec son air distrait, sa soumission à ma tante et la joie enfantine que lui causait un compliment, à me faire soupçonner que c’était un fou. Mais s’il était fou, me disais-je quand cette idée me venait, comment serait-il ici ? Je ne savais donc trop qu’en penser. Son costume était celui de tout le monde : petite redingote du matin, gilet blanc et pantalon blanc. Il avait une montre dans son gousset et de l’argent dans sa poche, car il le faisait sonner en frappant dessus comme s’il en était fier.