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venus tout-à-fait convulsifs, ma tante, effrayée, me coucha sur le sopha, avec un châle sous ma tête et son propre fichu sous mes pieds de peur que je ne salisse trop l’étoffe du meuble. Cela fait, elle alla s’asseoir contre la fenêtre et y répéta l’exclamation de : « Miséricorde ! Miséricorde ! » pendant près de dix minutes, sans pouvoir dire autre chose.

Enfin elle sonna et la servante entra. « — Jeannette, lui dit ma tante, montez chez M. Dick, saluez-le de ma part et priez-le de descendre parce que je désire lui parler. »

Jeannette ne fut pas peu étonnée de m’apercevoir étendu sans mouvement sur le sopha, car je n’osais bouger de peur de déplaire à ma tante : mais elle alla remplir son message. Miss Betsey, les mains derrière le dos, se promena en long et en large dans le salon jusqu’à ce qu’entrât le personnage qui m’avait souri ou fait la grimace de la fenêtre du premier étage.

« — M. Dick, » lui dit ma tante, « ne soyez pas un fou, parce que personne ne saurait être plus sensé que vous quand vous le voulez. Nous le savons bien tous. Ne soyez donc pas un fou, n’importe ce que vous êtes. »

Le personnage ainsi interpellé prit aussitôt