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Je sentis battre mon cœur en croyant reconnaître le portrait de ma tante.

« — Eh bien ! écoutez-moi, » poursuivit cet homme en me montrant avec son fouet les hautes falaises de Douvres, « montez par là, tournez à droite, et arrêtez-vous aux maisons qui ont leur façade sur la mer ; demandez-y Miss Trotwood, je crois bien qu’elle habite par là, et voilà un penny pour vous, mon petit garçon. »

J’acceptai le penny avec reconnaissance, et achetai un petit pain que je mangeai en suivant la direction que m’avait indiquée le brave cocher. Il me fallut marcher long-temps ; mais enfin j’aperçus les maisons avec la façade sur la mer, et entrant dans une petite boutique d’épicier :

« — Voulez-vous avoir la bonté de m’apprendre où demeure Miss Trotwood ? » dis-je en m’adressant à un homme qui pesait une livre de riz à une jeune fille. Ce fut celle-ci qui prit la question pour elle et se retourna pour y répondre :

« — Ma maîtresse ! dit-elle. Que lui voulez-vous, mon petit garçon ?

» — Je désirerais lui parler, s’il vous plaît.

» — Pour lui demander l’aumône, n’est-ce pas ? » répliqua la jeune fille.