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et, la mettant sous mon bras, j’inspectai les diverses boutiques de fripier.

Je me trouvais dans le meilleur lieu du monde pour vendre une veste, car les marchands d’habits d’occasion étaient non-seulement nombreux, mais généralement aux aguets des chalands sur le seuil de leurs portes. La plupart aussi avaient, parmi leurs défroques, un ou deux uniformes d’officiers avec épaulettes et le reste : ces splendides costumes me rendirent timide, et je n’aurais jamais osé déployer ma modeste marchandise dans de si belles boutiques.

Je me rabattis, en conséquence, sur les fripiers qui étalaient des costumes de calfats ou de matelots, et sur ceux dont le vulgaire étalage me rappelait M. Dolloby. J’en découvris un à la fin que je crus être ce qu’il me fallait, au coin d’une sale ruelle, et dont la fenêtre grillée offrait à ma vue de vieilles nippes suspendues parmi des fusils rouillés, des chapeaux en toile cirée, de vieilles ferrailles et des clés assez variées pour ouvrir toutes les portes du monde.

Dans cette boutique étroite, basse, que la fenêtre assombrissait plutôt qu’elle ne l’éclairait, on descendait par quelques degrés de