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vaillant, à moins que ce ne soient six pence volés, » me dit-il, importuné sans doute de mon regard inquisiteur.

« — Je n’ai nullement prétendu vous offenser, lui dis-je, et la preuve, c’est que je vous proposerai de me rendre un service, en vous payant, bien entendu.

» — Quel service ? » me demanda-t-il.

» — De me transporter une malle,

» — Quelle malle ?

» — La mienne, qui est là dans la rue voisine et que je vous prierai de me transporter au bureau de la diligence de Douvres, pour six pence.

» — Cela me va ! » répliqua le grand jeune homme qui mit aussitôt sa petite charrette en mouvement et d’un train à me permettre tout au plus de suivre le pas de l’âne.

Il y avait dans les manières du grand jeune homme, je ne sais quoi de méprisant qui ne me souriait guère ; mais le marché était fait : je le menai avec moi jusqu’à ma chambre. Nous descendîmes la malle et la plaçâmes sur la voiture. Je n’aurais pas voulu mettre encore l’adresse sur la malle, de peur d’un curieux voisin qui me regardait faire. « Vous voudrez bien, dis-je au jeune homme, vous arrêter au