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y toucher mon salaire. C’était pour cette raison que j’avais emprunté la demi-guinée, ne voulant pas non plus me mettre en route sans avoir de quoi fournir à mes frais de voyage. En conséquence, le samedi soir venu, au moment où les autres se rendaient à la paye, je priai Mick Walker de dire à M. Quinion que j’étais allé faire transporter ma malle chez Tipp. Je dis aussi un dernier bonsoir à Pomme-de-terre farineuse et me mis à courir de l’autre côté de l’eau, dans la direction de la prison pour dettes, où j’avais encore couché la veille.

Au dos d’une des cartes d’adresse que nous fixions avec des clous sur nos caisses de vin, j’avais écrit d’avance : « M. David, à Douvres, pour être laissée au bureau de la diligence jusqu’à ce qu’on la réclame ; » c’était l’adresse que je comptais mettre sur ma malle après l’avoir retirée de mon ancien logement. Quand je fus aux environs de la rue même où il était situé, je cherchai des yeux quelqu’un qui m’aidât à transporter mon bagage au bureau de Londres.

Près de l’obélisque, dans Blackfriars-Road, j’aperçus un grand jeune homme qui stationnait là, à côté d’une petite charrette vide attelée d’un âne. « Voilà un drôle qui n’a pas six pence