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un de mes secrets. D’ailleurs rien de nouveau dans mon occupation de tous les jours : même travail, même assiduité, même dégoût, même mystère. Il n’y eut de changé pour moi que les nouvelles relations que me procurèrent mes visites journalières à la prison pour dettes, jusqu’à ce que M. Micawber se fût décidé à profiter du bénéfice de la loi qui permet à tout débiteur anglais de se proclamer judiciairement insolvable. « On me rendra au moins ma liberté, dit-il ; je commencerai une vie nouvelle, et qui sait si cette fois les dés ne tourneront pas en ma faveur ? »

Il voulut aussi que son passage à la prison fût signalé par un acte de philanthropie, et il rédigea une pétition adressée à la Chambre des communes, pour réclamer une modification de la législation sur l’emprisonnement pour dettes.

Il y avait dans la prison même un club. M. Micawber, en homme comme il faut, en était devenu un membre influent. Il communiqua son idée au club et y fut fortement approuvé. La pétition avait été transcrite sur une immense feuille de papier ; chacun reçut l’invitation d’y venir apposer sa signature, et l’on fixa un jour pour la faire sanctionner solennellement, comme cela se pratique : je me