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et je les offris cordialement à Mrs Micawber. « — Non, non, » me dit-elle en m’embrassant, « je n’accepterai pas ; mais vous me rendrez un service… parce que vous êtes la discrétion même malgré votre âge.

» — Que faut-il faire ? je suis prêt.

» — J’ai vendu moi-même, continua-t-elle, toute notre argenterie ; mais il nous reste quelques bagatelles… quoique M. Micawber y tienne, il faut bien nourrir ces pauvres enfants. Charger de cette commission l’orpheline de Saint-Luc, ce serait l’autoriser à des libertés qui me seraient pénibles… Puis-je vous prier, vous, mon cher M. Copperfield ?… »

Je compris alors de quoi il s’agissait. Dès ce soir-là j’allai faire un premier message, et puis un autre le lendemain matin, et ainsi de suite tous les jours de la semaine, avant de me rendre au comptoir ou lorsque j’en étais revenu. Ainsi partirent d’abord quelques volumes que M. Micawber appelait pompeusement sa bibliothèque, et qui passèrent successivement de la maison à l’étalage d’un bouquiniste du voisinage ; après les volumes disparurent, par mon intermédiaire, plusieurs autres articles qui me rendirent très connu d’un prêteur sur gages demeurant quelques portes plus loin :