Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 1.djvu/308

Cette page a été validée par deux contributeurs.

charger sur mes épaules. Je dépensai 6 pence encore pour mon dîner, qui consista en un pâté à la viande arrosé de l’eau d’une pompe voisine ; repas bientôt expédié et dont je fis la digestion en me promenant dans les rues.

Le soir, à l’heure précitée, M. Micawber reparut. Je me lavai les mains et le visage pour faire honneur à la dignité de mon hôte, et nous nous rendîmes ensemble à notre maison, si je puis l’appeler notre. En chemin, M. Micawber me nommait les rues et me faisait observer celles qui avaient quelque signe caractéristique, pour que je me reconnusse le lendemain.

Arrivé à la Terrasse-Windsor, je remarquai que la demeure de M. Micawber lui ressemblait assez, car elle n’était pas neuve, mais ne manquait pas d’une certaine apparence. Les fenêtres du premier restaient fermées, pour dissimuler aux voisins que cet étage était tout-à-fait sans meubles. Dans le salon du rez-de-chaussée était assise une dame, maigre, vêtue d’une robe fanée, ayant un nourrisson à son sein. C’était Mrs Micawber à qui je fus présenté. Le nourrisson avait un frère jumeau, et je dirai ici, par anticipation, que je devais rarement voir les deux frères détachés en même