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Mais je ne suis encore qu’à mon apprentissage.

La pendule du comptoir marquait midi et demi, et chacun se préparait à dîner, lorsque M. Quinion me fit signe de venir près de lui. Je le trouvai avec un personnage à large tête chauve, d’une quarantaine d’années, en habit râpé, armé d’une canne, et ayant un lorgnon en sautoir, ornement de toilette et rien de plus, car il ne s’en servait jamais et il n’aurait pu utilement s’en servir.

« — Le voilà, » dit M. Quinion en me montrant.

« — Ah ! c’est donc là le jeune M. Copperfield, » répondit le personnage avec un air de dignité indéfinissable qui me fit beaucoup d’impression, d’autant plus qu’il ajouta avec un accent affable : « J’espère que vous vous portez bien. Monsieur.

» — Très bien, Monsieur, je vous remercie, » répondis-je, dissimulant de mon mieux mon malaise moral, parce que je n’étais pas d’une nature plaintive.

« — J’ai reçu, » poursuivit-il avec un sourire, « une lettre de M. Murdstone, qui m’exprime le désir que je vous donne un lit dans un appartement de ma maison. J’ai, sur le derrière, une pièce à présent inoccupée, et