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provisionnement de divers paquebots qui faisaient, je crois, la plupart, la traversée régulière des Indes et des Antilles. Une des conséquences de ce trafic était l’arrivée continuelle d’une quantité de bouteilles vides, qu’il fallait examiner à la lumière afin de rejeter celles qui pouvaient être fêlées, et de rincer les autres. Après ce travail sur les bouteilles vides venait le travail sur les bouteilles pleines, qu’il fallait décorer d’une étiquette, ou boucher hermétiquement, ou coiffer d’une cire rouge, ou emballer dans des caisses quand le reste était fait. Tout cela était mon ouvrage ; c’est-à-dire j’étais un des jeunes garçons qui remplissaient cet emploi spécial dans le magasin. Nous étions trois ou quatre en me comptant ; ma place fut marquée dans un angle de l’entrepôt, où M. Quinion pouvait m’apercevoir en se redressant sur l’espèce d’estrade grillée qu’occupait son pupitre dans le comptoir. Ce fut là que, dès le premier matin de mon début, le plus ancien de mes co-employés fut chargé de m’enseigner ma tâche. Il s’appelait Mick Walker, était coiffé d’un chapeau de papier et portait un tablier déchiré. Il m’informa que son père était un canotier de la Cité, et qu’à la cérémonie de l’installation