Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 1.djvu/30

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dage qui dit qu’on est beau quand on est bon, car il était fortement soupçonné d’avoir battu Miss Betsey, et même, un jour, sur une question de subsides, d’avoir fait mine de répondre à l’opposition de sa chère moitié en la jetant par la fenêtre d’un deuxième étage. Ces preuves d’incompatibilité d’humeur avaient obligé Miss Betsey à s’en débarrasser moyennant finances, et les deux époux s’étaient séparés à l’amiable. Le mari s’en alla dans l’Inde avec son capital, et là, d’après une tradition de la famille, on l’aperçut une fois sur un éléphant en compagnie d’un babouin… Était-ce une vraie guenon ou une begum, princesse mogole, appelée aussi une babou ? Je penche pour cette dernière version. Quoi qu’il en soit, dix ans plus tard, la nouvelle de sa mort arriva en Angleterre. Comment cette nouvelle affecta-t-elle ma tante ? Personne ne le sait ; car immédiatement après la séparation, elle avait repris son nom de fille, avait acheté une maisonnette ou cottage dans un hameau sur les bords de la mer, et s’était établie là, seule avec une servante, en véritable recluse.

Mon père avait été son neveu favori, à ce que je crois ; mais elle s’était tenue pour mortellement offensée de son mariage, sous pré-